Graves problèmes de verglas sur les toits en bardeaux d'asphalte

Fiche technique no 15

En date de juin 2019

À l'occasion, une épaisse couche de verglas peut se former, en hiver, sur les toits en bardeaux d'asphalte. Même si cette couche de verglas aura peu d'effet physique direct sur les bardeaux eux-mêmes, la glace peut dans certains cas causer des fuites.

En général, le dessous de la couche de glace va fondre en premier, en partie à cause de la perte de chaleur venant de la plupart des combles. L'énergie solaire y contribue aussi, puisque les rayons du soleil traversent la glace, mais pas la surface des bardeaux. L'eau formée par la fonte de la glace par le dessous est parfois déviée par de petites zones encore glacées; elle court alors latéralement entre les bardeaux ou autour des solins. Cela peut se produire n'importe où sur le toit, pas seulement aux avant-toits où les digues de glace se forment en général. L'entrée d'eau dans les combles donc peut en résulter même si ni les bardeaux d'asphalte, ni leur pose, ne sont défectueux. En effet, un toit en bardeaux n'est pas "étanche", mais conçu pour que l'eau ruisselle dessus, et les dommages causés à l'intérieur par l'entrée de l'eau, dans ces cas-là, sont normalement traités par l'assurance du propriétaire.

Lorsque la glace a fondu et que l'eau peut s'écouler librement, la couverture, en général, retrouve son aptitude à faire ruisseler l'eau. De plus, à l’arrivée de la première saison de temps doux, on pourra remarquer une légère quantité de granules dans les gouttières. Mais pas de souci, les bardeaux auront encore une quantité de granules suffisante pour que la couleur du toit et sa longévité n'en soient pas affectées.

Même si l'élimination de la glace peut sembler une solution pratique pour éviter les fuites dues à la glace, elle peut endommager le toit, résultant en problèmes à long terme. D'abord, il est pratiquement impossible de travailler sur une surface en pente couverte de glace; n'essayez pas de marcher sur un toit glacé, ou faites appel à un couvreur professionnel. Et même si vous avez un autre accès à votre toit, il n'y a pas de moyen pratique pour éliminer la glace sans endommager les bardeaux ou les autres éléments du toit.

1. Le sel. Le sel de voirie peut aider à faire fondre les minces couches de glace, mais il y a des inconvénients: un excès de sel peut laisser un résidu de calcium blanchâtre sur les bardeaux, qui finira pas s'estomper avec le temps. Les solins de métal, les gouttières et les descentes pluviales sont en principe galvanisés pour prévenir la corrosion, mais un écoulement d'eau salée peut corroder ces métaux ou affecter les finitions peintes. Les écoulements d'eau salée ou d'autres produits de déglaçage peuvent, en outre, affecter la végétation près des sorties des descentes pluviales.

2. Élimination directe de la glace. Même si on peut s'attaquer à la glace avec un marteau, un burin ou une pelle, cela est déconseillé. De telles interventions, en effet, peuvent endommager les bardeaux, et cela rendrait probablement invalides les garanties limitées des fabricants. Le toit pourrait continuer à fuir à la suite de ces dommages, longtemps après la disparition de la glace.

3. Chauffage de la glace. Chauffer artificiellement et rapidement la glace à la vapeur, avec une chaufferette électrique ou un chalumeau est déconseillé également. Là encore, cela ferait fondre la glace, mais au prix d'un risque considérable de dommage aux bardeaux (ramollissement, fusion), en plus des nombreux autres dangers : chocs électriques, incendie, etc.)

Tout comme la nature est responsable de la formation de la glace, le mieux est de laisser la nature l'éliminer. Les dommages causés aux bardeaux par une méthode quelconque d'élimination de la glace ne sont pas, en toute probabilité, couverts par les garanties limitées des fabricants. Si le poids de la glace vous inquiète, consulter un ingénieur en structure ou un inspecteur de bâtiments professionnel qualifié.

Noter que tous les cas de présence d'eau dans les combles ne sont pas nécessairement des "fuites". Si la maison a un pare vapeur médiocre ou inefficace, l'air chaud et humide s'élève de l'espace habitable et migre dans les combles. Si l'aération des combles est obstruée ou insuffisante, de la condensation ou du givre peuvent se former sur le dessous froid du support de couverture. Au retour du temps plus clément, le givre fond, goutte dans l'isolant des combles, voire à l'intérieur de la maison. Si ce phénomène se produit dans votre maison, il y a lieu d'ajouter des dispositifs d'aération ou d'améliorer le système.

Pour renseignements complémentaires sur des sujets connexes, consulter les fiches techniques no 8 : « Conseils pour la pose de bardeaux de couverture à base d'asphalte par temps froid » et no. 10 : « Prévention des problèmes dus aux digues de glace » de CASMA.

Les renseignements présentés dans cette fiche sont de nature générale et ne sauraient remplacer l'avis d'un couvreur professionnel ou les directives d'emploi ou de pose du fabricant. Les consommateurs sont mis en garde contre les risques d'accidents que présente le travail sur des toits, et avant de s'y lancer eux-mêmes, sont invités à suivre l'avis de CASMA : faire appel à des entrepreneurs qualifiés. La présente fiche peut être reproduite avec la permission des auteurs, à condition qu'elle le soit entièrement, sans modification, et avec la mention des droits d'auteur de CASMA.